jeudi, janvier 5

Début de soirée

J’ai pris le combiné et appuyé sur le bouton qui correspondait au seul numéro en mémoire..
- Vieux c’est toi !!, je savais bien que t’allais changer d’avis.
- Dis moi t’es où ?
- Je t’assure c’est vraiment génial…….
- Adam t’es où ?, vraiment génial n’est pas une adresse à ce que je sache…
- Je savais que t’étais un pote tu verras c’est très bien..
- Mais merde, tu veux que je vienne oui ou non, files moi le nom de ce putain bar..
- Ok, ok, ha ha ha !!, toujours pressé ce vieux conard, c’est le Aruba bar, boulevard Philippe djian tu verras c’est ex…
- J’arrive.

Adam des fois me fait vraiment chier, il croit qu’on peut passer sa vie au téléphone, à chaque fois il faut qu’il m’énerve. C’est vrai que c’est mon seul ami, mais quand même trop c’est trop.
Je suis sur le trottoir de mon vieil immeuble. Mon immeuble est digne de l’architecture de ce siècle avec ses constructions en forme inhumaine, de couleur inhumaine et où les humains s’entassent les uns sur les autres. J’ai hélé un taxi et je suis monté dedans en annonçant ma destination de la soirée.
Le chauffeur m’a fait le plaisir de rejouer le rôle du présentateur du journal télévisé. J’écoutais à moitié, mais j’ai quand même retenu que ça allait mal et que c’était la vie. Ca serait pas mal que les infos se résument à ces deux phrases.
Devant le Aruba bar une vingtaine de personnes faisaient la queue. Il suffit qu’il y ait du monde pour prédire que l’endroit est IN. Je commençais à regretter le déplacement. Le gorille de service m’a fait signe et m’a ouvert la porte du paradis. Il a du me confondre avec un illustre inconnu. Tant mieux pour moi. Ce qui est sûr c’est que ce n’était ni mon haleine fraîche ni ma chemise de la veille que je portais qui ont joué en ma faveur.
Au bout de la cinquième bière et du dixième shooter l’Aruba bar commençait à avoir les qualités qu’Adam vantait, tout devenait un peu flou. C’est l’effet qui me plaît dans l’alcool, on ne fait plus attention aux détails, ça arrondit les angles et on perd toutes nos manies d’humains de ce maudit 21ème siècle où le détail prime sur tout, où on juge les personnes selon des critères sortis directement de la dernière revue de mode et où on est soit IN ou alors carrément OUT.
J’étais à mon endroit préféré dans un bar, à savoir au bar. Adam tentait sa chance pour la énième fois auprès de la secrétaire quadragénaire, molle, divorcée à la recherche d’une aventure quelconque. D’ailleurs le terme aventure ne correspond pas vraiment à la situation qui se déroulait sous mes yeux. Il me paraît trop noble pour y être associé. Adam de son côté essayait d’amadouer sa proie qui ne demandait qu’a se faire sauter. Il n’arrête pas de me dire que pour faire craquer une nana il faut la faire rire. Pour ce qui est du rire sa belle créature riait et je ne pense pas qu’elle se forçait. Il aurait pu lui balancer t’es une vraie saloppe elle se serait torchée de rire

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel commentaire pourrai-je écrire pour ne pas entâcher la qualité de ce texte ? ..

Excellent .. j'aime ..

Merci d'avoir partagé vos textes ..

Anonyme a dit…

waw.... excellent.
Merci l'ami de Adam;-)Bonne année

Anonyme a dit…

je reviendrai souvent ici

Anonyme a dit…

et finalement, Adam a sauté la quadragénaire ou pas?

ça ne doit pas être évident de comprendre quelqu'un qui parle comme ça au téléphone!