vendredi, janvier 6

Fin de soirée

Moi de mon côté je parlais avec la serveuse, au moins j’étais sûr que je ne risquais pas d’aller trop loin tout en étant en charmante compagnie. Elle s’appelait Irina et venait de débarquer dans notre chère métropole. C’était son deuxième jour de travail et voulait se faire connaître par les clients. Tant mieux pour moi…

A côté Adam a bien fatigué sa proie à force de blagues de mauvais goût et s’apprêtait à lancer le coup de grâce .. « ça te dirait de boire un dernier coup chez moi.. ». Une phrase qu’il ne faut sortir qu’au bon moment d’après ce cher Adam et qu’à défaut de synchronisation on risquait de foutre en l’air tout un plan de jambes en l’air. Voyant la tournure des événements, je savais que je devais attendre le lendemain pour redevenir le vrai pote d’Adam.
Histoire de vérifier la théorie de mon unique pote et sûrement sous l’influence de l’alcool, j’ai fait un signe à Irina . Une fois son oreille gauche à côté de mon unique bouche, je lui ai lancé « Dis moi, ça te dirait de boire un dernier coup chez moi.. »
Elle me regarda toute amusée « ça serait mon premier…mais désolé jamais avec un client », mettant de côté mon vieil instinct de looser je lui répondis tout innocemment « Et bien, je te promets de ne jamais revenir ici.. » . Elle éclata de rire et me répondis que ça serait peut être pour une autre fois…

Sur la route du retour j’ai complètement dessaoulé, je suis redevenu insensible à toutes ces lumières qui illuminait notre maudite ville. Le paysage est redevenu classique, trop classique. Quelques sirènes de police qui poursuivaient des criminels, qui vendaient de la camme à des nanas qui faisaient le trottoir pour une poignée de billets pour faire plaisir à leurs employeurs qui jouaient les indics pour les flics qui faisaient hurler les sirènes de leurs voitures.
Il y avait un clochard tous les cents mètres histoire de ne pas se perdre et délimiter les frontières du monde capitaliste. On pouvait presque répondre à une personne qui voulait se rendre à un endroit particulier…Tu prends le sixième clochard à gauche..

Pour un vendredi soir il n’y avait ni plus, ni moins de monde que d’habitude. Juste ce qu’il fallait pour faire chier les taxis qui gueulaient, le bonheur des pickpockets dans les rares bus de nuits, assurer un max de tune aux bars et aux boîtes de nuit, tous, qu’ils soient IN ou OUT.

La queue entre les jambes, et d’ailleurs je n’aurai pas pu fait autrement, même si ma petite entreprise aurait eu un quelconque succès, je suis rentré chez moi. En allumant la lumière du salon j’ai vu que le témoin de mon répondeur clignotait, ça signifiait que Adam avait appelé discrètement des toilettes de chez lui –comme toutes les fois où il arrivait à mettre un point sur son I- pour crier victoire, et pour décrire en quelques mots ou plutôt en quelques fruits le festin qu’il allait se taper. Il parle souvent de pastèques, de poires, d’oranges de bananes. C’est un vrai passionné des fruits exotiques sous forme humaine.

Je me suis retrouvé au salon, toujours dans mon fauteuil favori, avec mon journal sur les cuisses. Mon poisson rouge me fixa dans les yeux avec son œil gauche pendant un moment avant d’aller tourner autour de la seule plante en plastic de son mini-univers marin.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

désolée que tu sois rentré bredouille...Irina est de quelle origine?

et ton poisson rouge s'appelle comment?