mardi, janvier 17

Déprime qui peut !

Et voilà ça me reprend cette envie d’écrire à la fois viscérale et hésitante, cette envie est comme le noyau d’un fruit qu’on appellerait lassitude. Le week-end a commencé aujourd’hui à 15h, heure laquelle que je me suis réveillé. Je ne sais pas pourquoi le clavier de mon ordi a été plus attirant, peut être parce que j’ai fini par le préférer à la télécommande de ma télé, aux pages d’une revue et à mon téléphone que j’ai pris le soin de décrocher.

J’ai une boule à l’estomac, comme lorsque on approche un examen, un entretien ou un rendez-vous avec une fille. Comment m’expliquer cet état, suis je en train de me passer à moi même un test d’aptitude à la vie normale. Je passe en revue les gens que je connais, famille, amis, collègues, pourquoi je ne suis pas comme tel ou tel, pourquoi je n’ai pas d’enfants, pas de femme, pas de confiance en moi. Je m’estime honnêtement meilleur que pas mal de mes connaissances. Mais je trouve toujours le moyen de m’accuser de tricherie, un peu comme un cuisinier qui décore ses plats sans les faire goûter à quiconque.

Je me sens seul, incompris, las, découragé de tout et surtout flippé du futur, des gens, du lundi que j’entrevoie, du lendemain. Figurez-vous que je vais essayer d’arrêter de fumer demain. J’ai gardé une bonne habitude et à force d’entraînement je pense que je suis devenu le champion du monde toute catégorie confondue Des-Résolutions-Prises-Conscieusement-Et-Jamais-Tenues ». je suis un champion de DRPCEJT. Pas très sexy comme nom de discipline. Ça sonne un peu comme le nom d’une gare provinciale d’une ex-république soviétique.

Le plus surprenant c’est que rien ne laissait présager un tel état. Hier soir j’ai dîné avec une connaissance, un mec que j’ai croisé l’été dernier et qui vient de s’installer dans notre chère métropole. Pour résumer son profil, c’est un néo-populaire qui raconte ses malheurs dans la joie et la bonne humeur. En fait le jeune homme en question a claqué la porte d’une maison familiale bourgoise. Accusé de faire obstacle à des projets paternels d’alliance honorable, il a été déchu de sa filiation à un milieu Beau Con Belle Gourde. Et s’est retrouvé balancé dans la masse. A savoir fins de mois qui s’éternisent, lent transport Du commun, restauration rapide, lecture passionnée des tickets de caisse et des relevés bancaires, la liste est longue et chacun pourra y rajouter son passe temps favori.

Je ne pouvais pas être plus toutes ouies qu’hier soir. Notre rencontre s’est déroulée de 9h30du soir jusqu’à 4h 30 du matin et les statistiques en temps de parole étaient les suivantes : lui 95%, moi 4,5%, le serveur au resto 0,3% (plutôt bavard), le patron du resto 0,1% et le taxi0,1%. Ces statistiques ne tiennent pas compte du silence que je me suis approprié, estimant, après coup, que les quelques moments d’inactivité buccale me revenait légitimement.

Cette machine à parler n’était pas déplaisante, juste curieusement insolite. Je ne me connaissais pas de telles qualités d’écoute mais surtout je ne connaissais pas aux gens de telles qualités de débit verbal.

Cette soirée n’était que insolite et elle n’est en rien lié à mon état du jour, du moins je l’espère parce que le lien serait difficile à trouver et encore plus à déchiffrer et effacer.
Bref, revenons à nos croûtons. Je déguste donc ma mini-déprime, je m’examine dans tous les sens, mais est ce qu’il y a plein de gens qui passent par ce genres de moments déplaisants, assassins, où on est pas vraiment au plus bas mais au milieu de l’échelle de l’humeur. Cet état me fait penser à une petite mort. Loin de moi la prétention de connaître l’au delà. Mais le parallèle que je dresse résulte d’une perception factuelle de la mort. C’est une absence, une immobilité, une tristesse, une perte, etc, …

1 commentaire:

Anonyme a dit…

mon cher BalBaz,

Encore un autre texte captivant...j'espère sincèrement que tu es sorti de ta déprime...je peux te dire que beaucoup de personnes passent par là..je ne pourrais pas parler au nom de tous...

j'ai beaucoup aimé le BCBG...j'aime beaucoup ton style...au plaisir de te relire!